• -Saint-Yves, venge-nous!

    Saint-Yves, venge-nous!

    Durant des siècles, s'est déroulé un étrange rituel autour du culte de Saint-Yves. Avocat des humbles, redresseur de torts, saint Yves est demeuré longtemps le seul détenteur de la vérité. L'imaginaire populaire lui a inventé un double, justicier lui aussi, mais à la vocation vengeresse: "saint Yves de Vérité". C'est à lui que recouraient, dans un rite d'inspiration à la fois païenne et chrétienne, ceux qui n'avaient pas confiance en la justice des hommes. En cas de conflit avec une personne, un proche, ou un voisin, celui qui se sentait offensé vouait (invoquer le saint pour faire périr son adversaire) son ennemi à saint Yves de Vérité. Dans le rituel, dont il existe plusieurs variantes, on invite le saint à prendre partie dans un litige, à prononcer une sentence et à l'appliquer. l'aventure n'est pas sans risques, car si les torts du "voué" ne sont pas reconnus, c'est le voueur qui meurt. Si la culpabilité de l'adjuré est avérée, celui-ci meurt en moins d'une année.

    Le haut lieu du culte de saint Yves de Vérité était la chapelle Saint-Sul, à Trédarzec, sur la rive droite du Jaudy, juste en face de Tréguier, au hameau de Porz-Bihan. La chapelle sera vite rebaptisée "Notre-Dame-de-la-Haine", et c'est sous ce nom qu'elle restera célèbre dans l'histoire, même après sa disparition, vraisemblablement au début du XVIII siècle. Saint Yves n'a pas été prié qu'à Trédarzec. Anatole Le Braz évoque en effet une autre chapelle de saint Yves à la sortie de La Roche Derrien, elle aussi aujourd'hui détruite. On parle également d'une chapelle à Quintin identique à celle de Porz-Bihan.

    On recourait au saint trégorrois lorsqu'on se sentait victime d'un tort grave. Si l'on avait été escroqué, volé, ou quelqu'un n'avait pas tenu ses promesses, on le vouait au saint pour le faire disparaître. Et lorsqu'on avait pas soi-même la possibilité de faire le pèlerinage, on payait un tiers pour qu'il s'en charge en lieu et place. Il s'agissait essentiellement de vielles femmes, des "pèlerines par procuration", souvent veuves, infirmes, fileuses ou cardeuses sans travail, qui avaient la capacité, s'il le fallait, de recourir à toute sorte de sortilège. Si elles étaient les seules à pouvoir affronter les forces ténébreuses, elles n'étaient pas pour autant des sorcières, car elles pensaient pas au mal en allant prier le saint. C'étaient surtout des pauvresses à qui l'on avait transmis le rituel, de génération en génération: offrande, adjuration et condamnation. 

    L'offensé chargeait donc l'une d'elles de porter plainte auprès de saint Yves, en son nom et pour son compte. Elles "pèlerinaient" pour un salaire modique et avaient pour qualité de savoir gardé le secret.

    Pour en finir avec ces pratiques superstitieuses contraires au culte, la statue fut enlevée de l'autel et remisée dans le grenier du recteur de Trédarzec, l'abbé Kerleau. L'église a combattu ce blasphème contre Dieu et saint Yves, et le clergé fit fermer la chapelle à plusieurs reprises. Mais rien ne put arracher la population à cette vielle croyance. Bientôt, on adjura plus dans la chapelle du saint, mais sur les ruines. Car l'édifice fut rasé, et les deux statues du saint transportées dans un ossuaire au château du Verger, un peu plus haut, à une trentaine de mètre de la chapelle. Le culte se transporta alors tout naturellement des ruines de la chapelle à l'oratoire-ossuaire. Comme l'a dit Anatole Le Braz, "il est plus facile de démolir un mur que de déraciner une coutume, surtout en Bretagne". L'une des statues, aurait été vendue au célèbre Alexis Carrel, puis incinérée après avoir été trouvée en 1928 chez un pensionnaire du couvent des Augustines de Tréguier. L'autre aurait été volée et retrouvée en 1929 chez l'ébéniste Jean Le Picard, à Tréguier, où elle continue d'attirer les pèlerins jusque dans la boutique où elle trône fièrement! Où qu'elle est été, la statue n'a rien perdu de sa magie, et ses avatars n'ont jamais pu décourager les pèlerins. L'ébéniste s'est d'ailleurs vu contraint, dit-on, d'ouvrir aux visiteurs sa propre salle à manger, où il avait fini par installer l'objet tant vénéré!

    La statue fut vendue aux enchères en 1985, et personne ne sait ce qu'elle est devenue. Si l'on en juge par les nombreux récits de grands auteurs bretons, la liste de ses victimes passées de vie à trépas serait proprement impressionnante!

    Encore vivant dans toutes les mémoires, le culte de saint Yves de Vérité aurait été pratiqué jusqu'au XX siècle.

    Yahoo!

  • Commentaires

    1
    Jaguar
    Jeudi 15 Octobre 2020 à 21:47

    Saint Yves, de grâce,  j'implore ton intervention dans l'injustice et le tord que m'a causé Victoria Gavancho Zuñiga. Mon honneur d'homme a été taché par son action ignoble et infamante, pour que me soit rendu justice contre elle et contre tous ceux qui ont contribué à notre séparation, que son adultère ne reste pas impunie, que j'obtienne réparation pour le mal qui m'a été fait, vous savez la trahison et l'ignominie des actes de Victoria, j'ai le coeur et l'âme déchirés, ne m'abandonnez pas, je n'ai plus aucune sortie possible, je suis seul. Sauvez moi et donnez moi la victoire contre eux, rendez moi justice, protégez moi, vous savez ce qui arrive contre moi, sortez moi définitivement de cette situation douloureuse. J'implore votre miséricorde et votre secours divin.Merci Saint Yves  Amen 

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :